Publié dans Politique

Campus d’Ambohitsaina - Les jeux malsains continuent

Publié le jeudi, 27 juillet 2023

Le Syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants (SECES) persiste et signe. Ses représentants ont manifesté sur l’esplanade d’Ankatso hier. Ils y ont arboré une banderole aux mentions explicites sur la finalité de leurs diatribes sous forme de communiqués. Les syndicalistes qualifient d’ennemis de la nation « toutes les personnes ayant contribué à la dégradation de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche », suivant leurs propres mots.

Ils demandent la démission et l’éjection des « dirigeants incompétents ». Le jeu de mots est un peu subtil. Ils ont bien écrit « mpitondra » (dirigeants) et non « tompon’andraikitra » (responsables). S’il s’agit de seconds, le message est adressé à des niveaux inférieurs et moyens. S’ils visent les premiers, les syndicalistes du supérieur public auraient voulu quelque chose de plus élevé.

Depuis quelque temps, des jeux malsains ont couvé sur le campus d’Ambohitsaina et ailleurs. Ils ont commencé avec les manifestations interdites à l’Ecole polytechnique supérieure de Vontovorona en mars et leurs corollaires. Désormais, une série de réclamations de nature à perturber le déroulement des activités pédagogiques et de recherche a jalonné l’année universitaire en cours.

Les événements ont semblé se précipiter à la suite du conseil national du SECES à Antananarivo les 8 et 9 juin. En effet, les communiqués ont plu d’Ambohitsaina. Règlement des arriérés, projets de décrets sur l’allocation de recherche et d’investigation, reclassement, maintien en activité, recrutement, éméritat… Tout est prétexte pour crier sur tous les toits.

En dépit de précisions fournies, les syndicalistes ne veulent l’entendre de cette oreille. Pourtant, cette entité est toujours mise au courant de l’évolution de la situation au ministère. La semaine dernière, un court-circuit, apparemment machiné, a secoué l’organisation du bac général. Les noms des membres influents du syndicat y ont été associés selon les média.

A cause de l’incident, les hauts responsables ministériels, malgré eux, ont été traités de tous les mots et de tous les maux. Cette semaine, alors que l’eau est encore trouble, des nouvelles sont venues pour remuer le couteau dans la plaie. Lundi, neuf associations pédagogiques à l’université d’Antananarivo ont donné un ultimatum de 72 heures.

L’on a immédiatement capté leur intention. Selon des informations, lesdites associations et le syndicat sont en connexion pour ourdir quelque chose. Sans surprise aucune, des représentants du SECES ont mercredi investi la mythique place de grève d’Ankatso en réclamant le départ et le remplacement des dirigeants inefficaces. Ceci a lieu en pleine période couverte par l’ultimatum des associations des étudiants.

Toutes ces revendications ont la particularité de poindre avec une insistance en cette période préélectorale d’une certaine sensibilité. De plus, elles émergent au moment où des bruits selon lesquels un remaniement gouvernemental interviendrait circulent. Les détracteurs visent, entre autres, la ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Enseignement scientifique, Pr Elia Béatrice Assoumacou.

Les esprits opaques continuent à tirer à boulets rouges sur elle malgré les efforts qu’elle a déployés pour remettre la pendule à l’heure à cause des problèmes qui se sont accumulés depuis plusieurs années au sein du département. Son équipe et elle essuient régulièrement des sabotages concoctés par leurs propres pairs à l’enseignement supérieur.

Pas eux tous heureusement. Des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants s’opposent en silence à la méthode du SECES. Si certains ne jurent que par la chute de la jeune ministre et de ses collaborateurs, d’autres, mus par la conscience professionnelle, s’en tiennent à leur mission bon an mal an.

La situation est tout à fait compréhensible, donc intelligible, pour eux. La preuve en est que moins d’une centaine des 877 enseignants-chercheurs à l’université d’Antananarivo a choisi de marquer leur présence aux côtés des dirigeants syndicaux. « Le résultat obtenu à la suite du sabotage au bac ne les aurait pas satisfaits », commente-t-on. Bref, les jeux malsains continuent.

 

M.R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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